Comment évolue la faune en Occitanie?

Objectif

Cet indicateur vise à suivre les tendances des effectifs de populations nicheurs des rapaces menacés..

Les rapaces sont des indicateurs de la santé globale des écosystèmes, en particulier pour ce qui concerne les grands prédateurs, comme l’Aigle de Bonelli. Les vautours, équarrisseurs naturels, sont intimement liés à la conservation des espaces ouverts de nos montagnes (Pyrénées, Massif Central) et à l’élevage extensif.

Résultat synthétique

Cet indicateur permet de constater une nette amélioration de l’état des populations des grands rapaces menacés grâce aux moyens de protection mis en œuvre. Le taux de croissance annuel des populations est positif pour les 5 espèces étudiées, il est en moyenne de 8% par an (5 espèces confondues) depuis une vingtaine d’années.

Mouette rieuse

@J. Feijo

Contexte

Plusieurs rapaces nicheurs menacés à l’échelle mondiale et nationale sont présents en Occitanie, région particulièrement favorable par son relief escarpé et sa densité de population humaine relativement faible sur de vastes secteurs.

Du fait de leur rareté à l’échelle européenne ou mondiale, ces espèces bénéficient chacune d’un Plan National d’Action, sous l’égide du Ministère de l’Écologie, et/ou d’importants programmes de conservation internationaux. Grâce aux suivis réguliers, les effectifs des populations sont évalués afin d’ajuster les actions d’intervention. Les 5 espèces qui composent ce descripteur sont : le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le Vautour moine (Aegypius monachus), le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus), l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) et le Faucon crécerellette (Falco naumanni). Le Milan royal (Milvus milvus), menacé à l’échelle mondiale et faisant l’objet d’un PNA, a vocation à compléter ce descripteur dans un avenir proche.

Bien que non menacés au niveau international, l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) et l’Élanion blanc (Enanus caeruleus) pourraient également être intégrés.

Résultats

Les importants moyens mis en œuvre pour la sauvegarde de ces espèces, ainsi que l’effet de leur protection légale sur le territoire national depuis 1975, ont conduit à une nette amélioration du statut de conservation de ces grands rapaces depuis une trentaine d’années. Ainsi le taux de croissance annuel moyen, des populations nicheuses, varie entre 0,93% pour l’Aigle de Bonelli et 19,7% pour le Faucon crécerellette.

Du fait de leur statut défavorable à l’échelle européenne et/ou mondiale, trois espèces composant cet indicateur ont fait l’objet de projets de renforcement de population (Faucon crécerellette dans l’Aude, Gypaète barbu dans le Massif Central) ou de réintroduction (Vautour moine dans les Grands Causses).

L’analyse de la productivité moyenne des populations permet de constater que la productivité augmente sur la période considérée pour la majorité des espèces, expliquant l’augmentation progressive de la population. Dans ce contexte, la baisse de la productivité du Gypaète barbu depuis une vingtaine d’années pourrait indiquer une « saturation » des zones les plus favorables à l’espèce (Pyrénées centrales).

Limites

L’indicateur est très général et ne rend pas compte des disparités entre les différents territoires (Pyrénées vs Massif Central). De même, il ne permet pas de quantifier l’importance relative des différentes menaces sur les paramètres démographiques des différentes espèces.

Menaces

Plusieurs menaces affectent l’état des populations nicheuses de ces cinq
espèces de rapaces:
• le changement de l’occupation du sol avec la fermeture des milieux ou
l’artificialisation des sols;

• l’électrocution et les collisions sur le réseau électrique;

• l’utilisation de pesticides et leur accumulation dans les chaines alimentaires jusqu’à se retrouver en forte dose chez les super-prédateurs;

• l’empoisonnement et l’intoxication au plomb et rodenticides;

• les manifestations sportives et activités de pleine nature non encadrées;

• le développement des centrales énergétiques ( solaire/éolien) en milieu naturel.

Les solutions

Face aux menaces, différentes solutions peuvent être envisagées et ainsi agir de manière positive sur l’évolution des populations des rapaces menacés:
• conserver et amplifier l’action des PNA, en augmentant les moyens, pour augmenter leur impact sur les territoires
concernés ;

• diminuer les risques d’électrocution en neutralisant les armements Moyenne Tension les plus dangereux

• diminuer les collisions sur les câbles électriques en posant des visualisateurs sur les ligne Très Haute Tension ;

• diminuer l’usage des produits chimiques en milieu agricole : phytosanitaires et rodenticide ;

• limiter l’artificialisation des sols (objectif zéro perte nette);

• prendre en compte de l’enjeu grands rapaces dans la planification des projets d'énergie renouvelable et les manifestations sportives.

Rédacteurs fiche

Fabien Gilot & Florian Olivier, Groupe Ornithologique du Roussillon.