Quelle est l'évolution de l'artificialisation des milieux naturels?

Objectif

Cet indicateur a pour objectif d’identifier le milieu naturel ayant perdu la plus grande surface au profit de l’artificialisation, au cours du temps. Il apporte ainsi un premier niveau d’information sur l’évolution des paysages et des milieux.

Résultat synthétique

Les milieux ouverts sont milieux les plus impactés par l'artificialisation.

5 570 ha de prairies, pelouses et pâturages naturels ont été perdus au profit de l’artificialisation entre 1990 et 2018, soit quasiment l’équivalent de la superficie de la ville de Montpellier.

@ARB Occitanie

Contexte

L’artificialisation est une préoccupation majeure puisqu’elle constitue un changement souvent irréversible de l’usage des sols dont les conséquences sont souvent préjudiciables à l’environnement.

L’artificialisation se traduit par une consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers au profit d’implantations artificielles. Elle induit de multiples impacts sur la biodiversité : la destruction directe d’individus ( espèces végétales et animales), la destruction des milieux naturels ou encore la rupture des corridors écologiques permettant le déplacement des espèces au sein du territoire.

Résultats

Parmi tous les milieux naturels présents en Occitanie, les prairies et les pelouses sont les milieux qui payent le plus lourd tribut avec une perte de plus de 5 500 ha entre 1990 et 2018 au profit de l’artificialisation. Cette artificialisation est particulièrement marquée sur le pourtour méditerranéen. L’explication de ce phénomène se trouve d’une part dans la très forte demande d’urbanisation autour des grandes agglomérations et d’autre part dans le déploiement d’infrastructures.

En moyenne, en Occitanie, plus de 200 ha de prairies ou pelouses sont détruites annuellement jusqu’en 2012. A partir de 2012, ce sont plutôt les forêts et végétations arbustives qui font l'objet de coupes au profit de l'artificialisation.

Limites

La base CLC est une base d’occupation des sols et pas directement des milieux naturels. Une occupation des sols plus précise permettrait d’affiner les résultats et apporter des informations supplémentaires.

La précision est loin d’être optimale ; le seuil de détection de 25 ha (5 ha pour l’analyse des changements) ou de 100 m pour les infrastructures linéaires comme les cours d’eau, limite ou exclut la prise en compte des zones de faible surface et masque également certaines évolutions si elles sont trop petites ou trop dispersées.

Rédacteur fiche

Anne-Sophie Rudi-Dencausse, Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées

Sources des données

Pour réaliser cet indicateur, les données UE-SOeS, CORINE Land Cover ont été utilisées.