Comment évolue la dégradation des habitats naturels et semi naturels?

Objectif

Cet indicateur est un moyen de suivre l’évolution des surfaces de milieux incendiés avec une attention plus particulière sur les milieux boisés très sensibles au risque incendie sur le pourtour méditerranéen.

Résultat synthétique

- En 2019, presque 700 feux ont incendié 5 648 ha dont 2 663 ha de forêt en Occitanie.

- 498 communes touchées par un incendie en 2019, soit 11 % des communes d’Occitanie.

- 110 communes ont subi une perte de surface de forêt entre 1 et 110 ha en 2019.

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Contexte

Le feu représente le premier péril naturel pour les forêts et les zones boisées du bassin méditerranéen. Les conséquences d’un
incendie dans un milieu naturel sont très dommageables pour l’écosystème :

  • mortalité d'animaux
  • disparition de certaines espèces
  • changement de structure de la végétation
  • ...

Cependant, peu à peu, les surfaces brulées laisseront place à un renouvellement de la végétation et à la colonisation progressive par la faune. Par ailleurs, il ne faut pas nier le rôle bénéfique du feu pour certaines espèces dites "pyrophytes", c'est-à-dire adaptées à ces perturbations.

Si les incendies font partie de la vie de la forêt, en revanche des feux trop fréquents nuisent à l’écosystème et à la biodiversité.
Dans le bassin méditerranéen, les feux sont favorisés par les températures élevées, le vent ainsi qu’une végétation sèche.  Avec l’augmentation de la démographie, de l’artificialisation du territoire et du changement climatique, les risques d’incendies se sont multipliés.

L’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies. La moitié de ces feux d’origine anthropique sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux.

Résultats

  • Surfaces incendiées en Occitanie

Entre 2006 et 2019, ce sont en moyenne 682 incendies par an qui ravagent 3 072 ha dont 1 028 ha de forêt. Les départements en région méditerranéenne sont largement concernés que ce soit en nombre d’incendies, en surface incendiée et plus particulièrement en surface de forêt brûlées.

C'est lors de la période estivale et particulièrement lors du mois de juillet et août que le nombre de feux et de surfaces brûlées sont les plus importantes. Un second pic s’observe au printemps au mois de mars.

Si la tendance était à l’amélioration de la situation avec une baisse considérable du nombre de départs de feu et de surfaces incendiées entre 1973 et le début des années 90 sur les départements méditerranéens, elle semble se dégrader sur la période plus récente (2006 -2019). Plusieurs paramètres peuvent être à l’origine de cette évolution : changement climatique, conditions météorologiques ou encore gestions des incendies.

Il est difficile de connaitre l’impact réel des feux sur les écosystèmes, les données ne permettant pas de définir avec précision les secteurs incendiés. Toutefois, il est important de préciser que la résilience d’un écosystème dépend d’une part de l’intensité de l’incendie et d’autre part de la fréquence des feux. Les paramètres chimiques et biologiques peuvent être durablement altérés en conduire à une dégradation globale des potentialités du milieu.

  • Nombre de communes concernées par un incendie

En 2019, 110 communes ont connu une perte de surface de forêt (> à 1 ha) due aux incendies. Les communes concernées sont situées majoritairement en zone méditerranéenne dans les départements de l’Aude, l’Hérault et le Gard.

 

Limites

Les deux bases de données utilisées présentent chacune des biais pour l’élaboration de cet indicateur décliné à l’échelle régionale.

La base Prométhée permet d’avoir une antériorité sur les données d’incendies mais celles-ci ne sont disponibles que pour le pourtour méditerranéen.

A contrario, la BDIFF couvre la totalité de la région mais les données ne sont accessibles qu’à partir de 2006.

Les données issues de ces bases ne permettent pas de déterminer les causes des incendies, qui par ailleurs peuvent dans certains cas être multiples et difficilement distinguables.

Rédacteurs fiche

Anne-Sophie Rudi-Dencausse - Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées
Violaine Meslier - ARB Occitanie